Une opération de division foncière ne s’improvise pas. Longue et complexe, elle réclame de suivre une méthodologie précise : maîtrise du calendrier, gestion administrative, accompagnement des différents intervenants, etc. Découvrez les 7 étapes clés d’une division foncière réussie. Division foncière - étapes clés

Anticipez pour éviter les pièges de la division foncière

Pour qui n’a jamais tenté l’expérience, se lancer dans un projet de division foncière mérite d’être vécu. A condition d’être bien accompagné pour rester serein dans cette aventure aussi complexe que passionnante. Car aux arcanes de l’administration s’ajoutent la pression des délais légaux et les chausse-trappes des CU, PLUi, DP, ABF et autres DMPC. À chaque étape, de nombreux points saillants nécessitent une vigilance absolue. Pour mener à bien un tel projet, le maître-mot est donc l’anticipation. Selon Jeanne Rousseau, directrice du pôle montage chez Citévo : « En tant que propriétaire vendeur, vous devez parfaitement préparer le montage de votre dossier de division afin d’éviter les mauvaises surprises une fois le projet lancé. Vous devez identifier les protagonistes et les contacter en amont. Il est aussi primordial à ce stade d’établir le planning du projet en intégrant les délais réglementaires liés aux réponses des administrations ». En moyenne, une opération complète de division foncière avec permis de construire s’étend sur 12 mois environ (6 mois pour la division seule), 15 mois environ dans le cadre d’un permis d’aménager avec obtention d’un permis de construire).

Étape n°1 : Identifiez le potentiel de votre parcelle

Il s’agit avant toute chose de regarder la faisabilité technique du projet et le potentiel constructible du terrain avant la faisabilité financière. Par exemple, en fonction du Plan Local d’Urbanisme (PLU), un terrain de 300m2 peut accueillir une maison de 100m2 d’emprise au sol alors qu’un même terrain dans une autre ville ne pourra accueillir que 50m2. Vous pouvez étudier seul le PLU (PLUi pour les intercommunalités) mais il est préférable de se faire accompagner par un expert car le jargon technique et administratif prête à interprétation. Dans un second temps, réalisez une étude de marché est essentielle pour assurer la rentabilité de l’opération. Elle permettra de valoriser au mieux le terrain à bâtir et votre maison. Quelles sont les références les plus récentes en la matière ? Quel est le coût de construction ? Quel est le prix au mètre carré d’une maison dans votre quartier ? Autant d’informations accessibles aujourd’hui sur Internet. Vous pouvez aussi vous tourner vers un agent immobilier ou un marchand de biens. Article connexe : Comment vendre sa maison au meilleur prix ?

Étape n°2 : Déposez votre dossier de division foncière

Une fois la pré-étude effectuée, faites officiellement appel au géomètre qui va faire un relevé topographique, réaliser un plan masse et un dossier de division foncière. Déposez votre dossier de division foncière à la mairie de la commune où est située la parcelle. Le délai classique d’instruction d’une déclaration préalable par le service de l’urbanisme est d’un mois.

Étape n°3 : Obtenez l’autorisation d’urbanisme

La mairie vous délivrera, après instruction de votre demande pour vérifier la constructibilité du nouveau terrain, une autorisation d’urbanisme. Ce document est essentiel : il trace la division et donne le droit à construire. Trois types d’autorisation existent :
  • La déclaration préalable de division (DP)
  • Le permis d’aménager (PA), si l’architecte des bâtiments de France (ABF) est consulté
  • Le permis d’aménager avec travaux, en cas d’espaces communs
Le délai d’instruction du dossier varie en fonction du type d’autorisation demandé : il est d’ 1 mois en moyenne pour la DP contre 4 mois pour un PA. Attention des pièces-complémentaires peuvent être demandées dans le premier mois d’instruction de l’autorisation. Le pétitionnaire a alors 3 mois pour compléter le dossier. Le délai légal d’instruction repart à partir du moment où la mairie considère que le dossier est bien complété.

Étape n°4 : Purgez l’autorisation

Une fois l’autorisation d’urbanisme délivrée, pour qu’elle devienne définitive, il vous restera à la purger du recours des tiers (délai de deux mois) et du retrait administratif de la mairie (délai de trois mois). L’autorisation doit être affichée sur le terrain. Pensez à faire constater l’affichage continu par un huissier (trois fois en deux mois).

Étape n°5 : Procédez au bornage de la parcelle et à la pose des bornes

En parallèle, pour sécuriser l’opération foncière, le géomètre-expert procède au bornage contradictoire du terrain. Il s’appuie pour cela sur des archives, son relevé, le plan cadastral et les retours des voisins. Il rédige un procès-verbal de bornage en présence des voisins concernés, qui vont le signer, et pose les bornes. Ce PV, à valeur juridique, fixe définitivement le contenu de la parcelle et ses limites. Une fois le bornage contradictoire signé, le géomètre peut poser les bornes qui matérialisent les nouvelles limites des lots.

Étape n°6 : Obtenez le document d’arpentage (DMPC)

Le géomètre-expert délivre ensuite un document modificatif du parcellaire cadastral (DMPC). Appelé plus communément document d’arpentage, il indique la nouvelle identification du lot crée et met à jour le cadastre. Attention, le DMPC ne donne pas droit à construire, contrairement à l’autorisation d’urbanisme. Petite astuce : il ne faut pas demander trop tôt le DMPC car il fige la situation définitivement. Or votre projet ne fait que commencer.

Étape n°7 : Récupérez le certificat de numérotage

Sur cette base, le géomètre-expert demande un certificat de numérotage à la mairie. Vous pouvez aussi vous en charger. Ce document permet d’attester l’adresse postale de la parcelle cadastrale. Un numéro de voirie est désormais attribué à votre lot. Ça y est, la division parcellaire est réalisée ! Vous pouvez dès lors lancer la suite de votre projet : la vente du terrain et l’obtention d’un permis de construire.